Jurançon
« Pau est la plus belle vue de terre du monde comme Naples est la plus belle vue de mer ». En 1838, le poète Alphonse de Lamartine est conquis par le spectacle qui s’offre à ses yeux : les verdoyants coteaux du Jurançonnais avec ses vignes discrètes pointant à travers la forêt et la glorieuse chaine des Pyrénées en toile de fond.
Terroir et climat
Le terroir du Jurançon est béni par cette situation unique : la rigueur montagnarde et ses risques de gelées de printemps imposent une conduite en hautain (avec un palissage pouvant aller jusqu’à 2m50), la douceur océanique dont la bonne répartition des pluies assure la croissance harmonieuse de la plante et la chaleur méridionale, particulièrement à l’automne avec le vent du Sud, chaud et sec appelé le Foehn, favorisent le passerillage, cette technique de sur-maturation du raisin permettant des vendanges tardives.
Il est attesté que les vignes étaient déjà présentes dès l’époque romaine et le Jurançon a connu des fortunes diverses au cours des siècles, mais une constante a perduré : celle d’un vignoble à la fois renommé et discret.
Histoires et légendes
Le plus connu de ses ambassadeurs n’est autre que le Roi Henri IV, né à Pau. Selon la légende, lors de son baptême en 1553, son grand-père maternel, Henri d’Albret, lui aurait fait humer quelques gouttes de Jurançon en lui frottant les lèvres avec une gousse d’ail, cette coutume locale étant sensée fortifier le nouveau-né, ce que l’avenir viendra amplement confirmer.
Au-delà de sa modeste superficie, sa discrétion est surtout liée à son empreinte paysagère : oubliez les grandes étendues plates et mornes où se succèdent les rangées de vignes, bienvenue dans le pays de coteaux et de vallons où se nichent des parcelles de Gros Manseng par-ci et de Petit Manseng par là.
Cépages
Dotés d’une peau épaisse qui leur permet de bien résister à la pourriture noble (causée par le botrytis) et nous permettant ainsi de pratiquer la technique du passerillage, ces 2 cépages autochtones du Jurançon offrent chacun des qualités bien distinctes.
Le Petit Manseng (34% de nos 14,5 hectares de vignes).
Ce cépage emblématique du Jurançon se caractérise par des petits grains espacés et sa capacité à cumuler une concentration élevée en sucres et une très belle acidité lors de la surmaturation. Très aromatique, il se développe sur les fruits exotiques (ananas, fruit de la passion, mangue), les agrumes et la truffe blanche à l’évolution.
Traditionnel support à l’élaboration de moelleux aromatiques où son acidité naturelle lui permet des équilibres excellents, sans aucune lourdeur, Germain Laborde excelle à le vinifier en sec, offrant ainsi un vaste champ d’expression au cépage noble de l’appellation.
Le Gros Manseng (42 %), cépage généreux et vigoureux, il est parfaitement adapté à nos sols argilo-calcaires. Une maitrise rigoureuse de son rendement permet d’optimiser son potentiel aromatique.
Sa belle acidité, symbole de fraicheur et d’élégance, se joint alors à sa grande puissance pour développer des arômes de fruits à chair blanche (abricot, coing) et des touches florales parfois épicées.
Le Petit Courbu (6%), dont les caractéristiques diffèrent des Mansengs avec sa peau fine, s’assemble au Petit Manseng et apporte complexité et équilibre, donnant un vin aromatique d’une grande finesse et développant des notes de citron, de fleurs blanches et de miel.
Le Camaralet (2,4%) dont les arômes peuvent rappeler le fenouil, le poivre ou encore la cannelle.
Le Lauzet (2,8%), cépage béarnais aux arômes de fruits et d’épices.
Floréal et Voltis (2%), cépages résistants au mildiou et à l’oïdium produisent des vins très expressifs et aux arômes thiolés, une belle expérimentation pour des assemblages toujours plus originaux.
Enfin, depuis quelques années, nous avons planté des cépages pour notre vin rouge : Cabernet Franc (5%).
Cépage pour notre vin rouge : Manseng Noir (2%).
Cépage pour notre vin rouge : Mondeuse Noire (2%).
Cépage pour notre vin rouge : Merlot (1,5%).
Cépage pour notre vin rouge : Tanat (0,3%).